Trouver un emploi correspondant à vos compétences dans un autre pays peut s’avérer très difficile. Imaginez si vous avez un limitation fonctionnelle!

Heather Scott a fait face à ce défi à son arrivée au Canada en 2010 afin d’entamer de nouvelles études et une nouvelle carrière.

Ayant la double citoyenneté canadienne et sud-africaine, Heather a passé toute sa vie d’adulte en Afrique du Sud où elle travaillait comme enseignante au secondaire auprès surtout des enfants ayant des besoins particuliers.

C’est alors qu’elle a commencé, sans le savoir, à souffrir des premiers symptômes de la dystrophie musculaire (DM). Cette maladie évolutive amène une faiblesse accrue des muscles et une perte de mobilité.

Alors que ses symptômes allaient en augmentant, Heather a eu à faire face au défi de travailler dans un environnement qui manquait d’équipement et de mesures d’adaptation pour les gens à mobilité réduite. Il est devenu également difficile pour elle de gérer sa classe tout en s’ajustant à sa perte de mobilité.

« J’étais rendu à la croisée des chemins », de mentionner Heather.

Elle décida alors de retourner sur les bancs d’école pour goûter à son autre passion : les relations internationales. En 2010, elle déménagea au Canada avec ses parents afin d’étudier et de se trouver un emploi. Pourquoi le Canada ? Parce que ses racines familiales sont ici et qu’il y a au Canada un réseau de services plus important pour les gens ayant des limitations fonctionnelles.

Mais après l’obtention de son diplôme en 2012, Heather a quand même trouvé extrêmement difficile sa recherche d’emploi. Les docteurs venaient de lui annoncer son diagnostic officiel : la DM. La progression de la maladie s’était accélérée, l’empêchant maintenant de travailler à temps plein.

« Il m’a été très difficile de trouver un emploi à temps partiel, surtout dans un domaine relié à mes études », mentionne Heather.

Grâce au Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH), Heather a pu faire équipe avec Performance Plus – Soins en Réadaptation (PPSR) d’Ottawa.

PPSR travaille à forfait pour le POSPH afin d’aider les personnes ayant des déficiences physiques ou développementales, ainsi que celles qui reviennent de tout type de congé d’invalidité, à se trouver un emploi rémunérateur.

La fondatrice de PPSR, Linda Simpson, ainsi que les intervenantes Andria et Sofi, ont aidé Heather à se trouver un emploi à temps partiel auprès d’une ONG afin d’accumuler un peu d’expérience de travail au Canada.

« Pour moi ce fut un bon conditionnement au travail, retourner sur le marché du travail, obtenir un peu d’expérience au Canada et vérifier ce que mon endurance me permettait de faire au cours d’une semaine de travail », de déclarer Heather.

Sofi a également aidé Heather à faire ses premiers pas face aux questions d’entrevues possibles, a modifié son curriculum vitae pour qu’il corresponde aux normes canadiennes et l’a mis au courant des questions qu’un employeur a le droit de poser lors d’une entrevue.

Tout cela a permis à Heather d’être bien préparé pour s’introduire dans le programme d’expérience de travail temporaire de la Banque du Canada.

« Lorsque j’ai fait mon entrée à la Banque, je n’ai pas été aussi intimidée que j’aurais cru », de mentionner Heather. « Grâce à l’excellent travail de PPSR, j’étais bien préparée. Ce fut agréable de discuter avec les gens à l’origine de l’affichage de l’emploi afin de voir s’ils seraient ouverts à des mesures d’adaptation. S’ils étaient ouverts à quelques mesures, je savais que je pouvais faire le travail.»

Heather a démontré au cours des 16 derniers mois qu’elle pouvait être un atout non négligeable pour la Banque. Elle a depuis fait son chemin jusqu’à un poste d’analyste pour un nouveau mandat d’un an, où elle sera responsable de l’élaboration des politiques et de programmes de ressources humaines.

Étant donné que la MD est une maladie de nature évolutive, il est important pour Heather que son employeur soit prêt à lui offrir des heures de travail flexibles. Elle travaille à temps partiel, peut déplacer ses heures et peut travailler de la maison au besoin. Des mesures d’adaptation ont également été apportées dans les locaux afin de l’aider avec ses besoins de mobilité, comme lui accorder un portable plus léger et planifier les réunions dans les pièces adjacentes.

Grâce à son propre labeur, l’assistance de PPSR et un employeur progressiste, Heather a été en mesure de poursuivre sa nouvelle carrière et de faire la preuve qu’une limitation fonctionnelle ne l’a pas empêché d’apporter une contribution positive.

« Il y a des gens ici qui sont prêts à t’aider », mentionne-t-elle. « Tu n’as pas à faire ça toute seule. Pas besoin d’avoir soi-même une limitation fonctionnelle pour voir à quel point les personnes handicapées sont sous-représentées sur le marché du travail. Mais plusieurs employeurs ont la volonté de changer la tendance et de te donner une chance équitable.